- L’essentiel en bref
Pour plus d’égalité des chances dans la profession et dans la famille
L’initiative pour un congé familial demande un congé parental de même durée pour le père et la mère, soit 18 semaines chacun. Une idée qui mérite d’être soutenue, à laquelle adhère aussi l’asmac.
10.06.2025

Mon premier enfant est né il y a 13 ans environ. Ma conjointe avait droit à un congé maternité payé de 16 semaines. Elle avait alors prolongé ces quatre mois à six mois en prenant un congé non payé. Quant à moi, j’ai eu droit à deux jours de congé et pu prolonger ce «congé paternité» à deux semaines en prenant des jours de vacances. Pendant cette première phase, je n’ai jamais été seul à assumer la responsabilité pour mon enfant. Ce n’est que plus tard que j’ai pu profiter d’une journée réservée à mon enfant grâce au travail à temps partiel. J’ai alors pu et dû m’occuper de tous les besoins d’un enfant en bas âge.
Le congé maternité payé obligatoire de 14 semaines n’a été introduit en Suisse qu’en 2005 – après un long combat politique et plusieurs votations populaires qui ont toujours eu un non pour résultat. Oui, la Suisse est à la base un pays conservateur, ce qui rend la tâche difficile aux femmes en politique et dans le monde du travail. Malgré cela et grâce à l’engagement sans relâche de nombreuses femmes courageuses et aussi de quelques hommes, les choses ont évolué: le droit de vote des femmes existe déjà (!) depuis 1971, le congé maternité payé depuis vingt ans et le congé paternité payé de deux semaines depuis 2021.
La réglementation actuelle est discriminatoire
Cela reste cependant insuffisant. Les congés répartis de manière inégale lors de la naissance d’un enfant – 14 semaines pour les femmes, deux semaines pour les hommes – consolident à plusieurs égards les rôles traditionnels respectifs. Si l’homme ne fait pas d’effort, il n’apprendra souvent jamais à s’occuper d’un bébé ou d’un enfant en bas âge. Et la femme risque – notamment si elle a plusieurs enfants – de subir des inconvénients en termes de carrière à cause des congés et ensuite du travail à temps partiel. Soit elle sera moins encouragée par son employeur ou n’aura pas la possibilité d’occuper certains postes. Il s’agit donc d’une discrimination au sens traditionnel du terme.
Une large alliance jusqu’au centre
Pour franchir un pas de plus, alliance F, Le Centre Femmes, Travail.Suisse, les Vert·e·s et le Parti Vert’libéral ont donc lancé l’initiative pour un congé familial. Cette large alliance demande un congé payé de 18 semaines pour chacun des deux parents, c’est-à-dire au total un congé parental de 36 semaines. Au maximum quatre semaines de congé peuvent être prises simultanément. La mère bénéficie ainsi d’un congé prolongé et le père doit assumer sa part de responsabilités, ce qui permet à la mère de revenir plus rapidement dans la vie professionnelle. Le congé parental paritaire veut contribuer à l’égalité des chances dans la profession et dans la famille, à la santé des parents et des enfants, et aussi encourager les couples à avoir des enfants.
Signez l’initiative
La récolte des signatures est en cours depuis le 1er avril 2025. L’objectif est de réunir 100 000 signatures jusqu’au 1er octobre 2026. Le Comité directeur de l’asmac a décidé à l’unanimité de soutenir l’initiative. Elle aborde avec la conciliation et l’égalité des chances deux thèmes qui sont essentiels pour un grand nombre de jeunes médecins. Nous vous encourageons donc à signer l’initiative et en parler dans votre entourage. Vous trouverez toutes les informations, y compris les feuilles de signatures à imprimer sur www.conge-familial.ch.